AYIDJRIN KA ABA

AYIDJRIN KA ABA

Cette Côte d'Ivoire qui gagne

 Chronique d’une décennie que l’on croyait perdue (2000-2010)

 

«  En deux ans seulement les paysans vont en boîte, l’école est devenue cadeau, cacao a marché la troisième année qu’on devait prendre pour percer là vous avez pris pour faire palabre… »

               C’est par ces paroles que le chanteur Pat Sako du groupe Zouglou espoir 2000 présente la situation de la Côte d’Ivoire entre les années 2000 et 2002. En effet après une décennie 90 mouvementée politiquement avec la mort du père de la nation (Nanan Boigny)  et un coup d’état, le nouveau millénaire s’annonce sous de meilleurs auspices. En 2000 la Côte d’Ivoire élit pour la première fois un président de manière démocratique. En 2000 on parle de refondation, finis les barons de l’ancien régime (PDCI) une nouvelle caste prend le pouvoir, celle des professeurs. En 2000 on parle de la gratuité de l’école, en 2000 on parle de couverture maladie universelle, en 2000 on parle de la libéralisation de la filière café cacao, en 2000 le troisième pont semble devenir une réalité et en 2001 on organise le forum de réconciliation. La Côte d’Ivoire semble de retour en ce début du millénaire.

               Mais les murmures d’une chute brutale se font entendre, une rébellion serait en préparation au Burkina-Faso, les signes d’une déflagration se font plus visibles. Balla Keita l’ancien ministre de l’éducation est assassiné au Burkina-Faso le 1er Aout 2002. Les refondateurs en pleine refondation se font surprendre  dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002 ; la Côte d’Ivoire sombre dans l’horreur et le chaos. C’est le début de ce que beaucoup appelleront la décennie perdue en Côte d’Ivoire. Les rêves de refondation s’évaporent. En une nuit le pays est coupé en deux, les bourreaux du pays s’appellent, Cherif Ousmane, Wattao, Ib, Koné Zacharia, Tuo Fozié, « Bogota » alias Soro Guillaume ( Est ce que pour revendiquer on a besoin de tuer ?). Ces mouvements rebelles sèment la terreur, violent, pillent, tuent et  décapitent. De nombreuses familles ivoiriennes prennent le chemin de l’exil, la capitale Abidjan accueille de nombreux réfugiés.

               La décennie semble être celle des pleurs et des larmes. Le bruit des armes remplace le chant des oiseaux, la poudre des armes remplace la poussière des rues. C’est dans cette atmosphère de terreur et de déclin que le génie ivoirien va se manifester avec un éclat sans pareil. Pendant 10 ans sous la menace des balles, Abidjan influencera l’Afrique et même le monde. C’est des plus grandes tragédies que naissent les plus belles inspirations.

 

Génération Douk saga

« Le 19 septembre en 2002 le malheur venait juste de frapper la Côte d’Ivoire. Des coups de fusils par –ci, des canons par là, tous étonnés on nous annonce la mort de Boga (ministre de l’intérieur) de Marcellin Yacé (Arrangeur de génie) et du général Guei (ex chef de la junte militaire) des centaines de personnes sont tombées cette nuit là. On était choqués on a beaucoup pleurés ça faisait pitié on était tous abattus comme le messie arriva un jeune homme avec son bataillon armé de joie et de gaité comment il s’appelle ? Doukouré Stéphane qu’est ce qu’il a crée ? La sagacité »

         L’année 2002 marque l’apparition du mouvement coupé décalé style musical sorti des boites de nuit parisiennes en particulier de l’Atlantis. Emmené par de jeunes ivoiriens au train de vie tapageur et aux activités parfois illicites, le coupé décalé se répand en Côte d’Ivoire comme une trainée de poudre. Les ivoiriens s’accrochent à ce genre musical qui leur permet d’oublier le bruit des  balles. Les membres de la Jet Set, le président Douk Saga  (la pointure au-dessus), Molaré, Boro Sangui, Lino versage, Kuyo Junior, sont les nouveaux visages de la musique ivoirienne.

               Dans leur sillage émergent des DJ qui vont être les fers de lance du mouvement coupé décalé. Les ivoiriens se souviennent encore de la Dream team dj  avec son titre « Abidjan» et de Dj Jacob et son mythique titre « réconciliation ». Le coupé décalé se nourrira de plusieurs danses ou même concepts , on parlera de la prudencia de Don Mike le gourou , du sentiment moko de dj Caloudji ( Elle est jolie on dirait la cousine de la nièce de la maman de moko), du Fatigué Fatigué de francky Dicaprio, du Seka Seka de Marechal dj, du boucan de Molaré, du faro-faro, du coupé décalé chinois du président Douk Saga , du glissement Yobi Yobi de consty dj et biensûr de la célèbre  grippe aviaire de Dj Lewis ( pendant que ça agit ailleurs nous on prend pour faire concept). Cette liste n’est pas et ne peut être exhaustive tant la créativité des ivoiriens en cette période est prolifique. Pas une semaine ne passe sans que ne naisse un nouveau concept ou une nouvelle danse. On danse la colgata ou encore Guantanamo et même le konami. Chipeur le renard du célèbre dessin animé Dora l’exploratrice est détourné par les artistes coupé décalé.  D’Abidjan à Ouagadougou  en passant par Bamako, Libreville et Dakar le coupé décalé s’impose reléguant le n’dombolo zaïrois au statut d’antiquité. La musique ivoirienne est au sommet en cette première décennie du  21ième siècle.

               Les esprits chagrins critiqueront le coupé décalé lui reprochant d’avoir eu une mauvaise influence sur la jeunesse ivoirienne mais n’oublions pas que le RAP US fut lui aussi critiqué pour ces mêmes raisons, il n’en demeure pas moins qu’il reste une référence culturelle pour les USA tout comme l’est le coupé décalé. Dans une période où la peine et la tristesse ravageaient les ivoiriens, le coupé décalé a su leur faire oublier un temps soit peu leurs soucis. Merci aux faiseurs de Coupé Décalé !!

 

Des Stars Mondiales

               A partir de l’année 2000, de nombreux artistes vont faire rayonner la musique ivoirienne de part le monde. Deux artistes symbolisent ce rayonnement, le groupe Magic System et Tiken Jah le descendant de Fakoly.

Les Magic system après le succès national rencontré avec leur tube « Premier Gaou » se lancent à la conquête du marché mondial. Après donc l’Afrique le titre premier Gaou triomphe en Europe ; c’est le début d’une aventure musicale fantastique. Les magiciens emmenés par leur leader A’salfo vendent des millions de disques à travers le monde et portent haut le flambeau de la musique ivoirienne.

               Dans un tout autre registre musical,  Tiken Jah le descendant de Fakoly va exporter le reggae ivoirien avec ses textes percutants et dépeignant avec une froide lucidité les soubresauts politiques qui secouent l’Afrique et en particulier la Côte d’Ivoire. Son reggae aux sonorités mandingues fera de lui une star  dans le monde. La Côte d’Ivoire a désormais deux star du reggae Alpha Blondy et Tiken Jah. En 2003 lorsqu’il reçoit une victoire de la musique en France c’est toute la Côte d’Ivoire qui est honorée. Pendant que les balles sifflent en Côte d’ivoire Tiken Jah joue son rôle d’artiste et utilise son art pour dénoncer : «  Après l’abolition de l’esclavage Ils ont créé la colonisation Lorsque l’on a trouvé la solution, Ils ont créé la coopération Comme on dénonce cette situation. Ils ont créé la mondialisation. Et sans expliquer la mondialisation, C’est Babylone qui nous exploite ».

 

 

Soft Power

               En 2002 au plus fort de la crise une petite production télévisuelle ivoirienne créée et scénarisée par la talentueuse Akissi Delta  va faire le bonheur des ivoiriens.  Tous les dimanches soirs à 19h30 la RTI (radiotélévision ivoirienne) diffuse une série humoristique : Ma famille. Cette série va connaître très rapidement un succès national. A l’approche de l’heure de diffusion Abidjan devient silencieux ; on se rue pour suivre les aventures de Bohiri, de Delta, de Cléclé ou encore de Gohou. C’est dans cette série que les ivoiriens découvrent  l’existence d’un port à Abobo c’est aussi dans cette série que  Decauthey  souhaite se faire doter par sa femme. Delta la femme trompée mais digne touche les ivoiriens, Cléclé qui tient d’une main de fer son mari Gohou impressionne et Marie-Laure trouve toujours le moyen de nous faire sourire.  De nombreux humoristes de talent vont se révéler grâce à cette série,(Digbeu cravate ou Abbass).Le succès national va bientôt se transformer en succès continental ; dans toutes les capitales d’Afrique de l’ouest et même d’Europe on connait les répliques de Gohou on suit les escapades amoureuses de Bohiri et on souffre à la place de Delta. Ma famille devient une véritable sucess story ivoirienne !!

               Cette décennie va aussi marquer l’essor de nombreux humoristes qui envahiront la scène culturelle ivoirienne. Un duo va particulièrement faire rire les ivoiriens je vous laisse le découvrir ICI.

               Les ivoiriens vont se faire remarquer dans un autre domaine culturel, celui de la littérature. Cette décennie voit la consécration d’un monument de la littérature ivoirienne et africaine le géant Ahmadou Kourouma. Ecrivain en exil et auteur des ouvrages « le soleil des indépendances » et « en attendant le vote des bêtes sauvages ». En 2000 en pleine transition militaire, il reçoit le prix Renaudot et le Goncourt des lycéens pour son chef d’œuvre « Allah n’est pas obligé ». Ce monument  de la littérature s’éteindra en 2003 laissant à la Côte d’Ivoire un héritage littéraire considérable. En hommage à son talent un prix Ahmadou Kourouma est décerné au salon du livre et de la presse de Genève.  Ahmadou Kourouma connait un succès international mais que dire d’Isaie Biton Coulibaly l’auteur  « ah les femmes ». Il revient en 2005 avec une nouvelle œuvre : « et pourtant elle pleurait » qui reçoit le  Prix Yambo Ouelogueum des éditions Frat-Mat en 2008. Cette même année son livre « La bête noire » paru en 2007 est la meilleure vente de la Librairie de France.

               Après les romans,  la bande dessinée va faire parler de la Côte d’Ivoire. En 2005 le premier tome de la bande dessinée Aya de Yopougon paraît sous la plume de  Marguerite Abouet.  Cette bande dessinée raconte les aventures d’une jeune ivoirienne Aya qui vit dans l’un des quartiers les plus célèbres d’Abidjan : Yopougon. Dès sa parution la bande dessinée de Marguerite Abouet rencontre un immense succès et elle reçoit le prix du premier album de bande dessinée au festival d’Angoulême en 2006. Aya de Yopougon aura six volumes et exportera la culture ivoirienne dans le monde de Paris à Bruxelles en passant par Montréal on connait l’Hôtel Ivoire, la rue princesse, Solibra et  Yopougon devient la commune d’Abidjan la plus connue dans le monde !!

 

Création de richesse

               Sur le plan économique la Côte d’Ivoire est coupée en deux et se voit donc privé d’une partie importante de ses ressources. Mais le pays tient bon malgré les difficultés et la baisse des recettes, les fonctionnaires seront payés en temps et en heure pendant ces 10 années. La Côte d’Ivoire vacille mais ne plie pas, elle reste la locomotive économique de l’Afrique de l’ouest. C’est dans cette Côte d’Ivoire divisée, où  ou le climat pour les affaires est morose, que vont émerger de grands entrepreneurs. Ils s’appellent Jean Kacou Diagou avec le groupe NSIA qui devient au cours de cette décennie l’un des premiers assureurs ivoiriens, ou Fabrice Sawegnon qui avec son entreprise Voodoo communication devient au cours de cette décennie la première agence de communication d’Afrique de l’ouest francophone. On peut aussi citer  Stephane Eholie qui crée en 2001 la Simat ( société ivoirienne de manutention et de transit) une PME à capitaux 100% ivoiriens qui sera en 2007 l’une des premières PME ivoiriennes à être cotée à la bourse de paris et Bernard Koné Dossongui qui crée en 2002 le groupe atlantique Telecom, véritable touche à tout il est aussi présent dans le milieu bancaire à travers sa structure atlantique Financial group et dans l’agro-industrie. Sur le plan international l’élite intellectuelle ivoirienne va elle aussi briller. Ainsi en 2008 Thierry Tanoh diplômé de l'École supérieure de commerce d'Abidjan (ESCA) va être nommé vice-président de la société financière internationale et en 2009 c’est Tidjane Thiam qui devient le directeur général du groupe d’assurance Prudential.

 

Merci Jean Marc Guillou !!!

            En 1999 plus précisément le 07 février, la Côte d’Ivoire découvre au cours de la finale de la super coupe de la CAF une génération dorée de footballeurs formée à l’académie mimosifcom par Jean-Marc Guillou. Ces jeunes footballeurs qui remportent la super coupe de la CAF ce 07 Février vont faire le bonheur des supporters de l’un des principaux clubs de la ville d’Abidjan, l’ASEC mimosa, puis s’envoler vers les plus grands clubs d’Europe : Arsenal , FC Barcelone , Olympique de Marseille , Olympique lyonnais, Manchester City et j’en passe. Cette génération sera portée et incarnée par un homme : Didier Drogba, bien que n’étant pas issu de l’académie, sera le porte flambeau de cette génération qui fera connaître la Côte d’Ivoire par ses exploits sur tous les stades d’Europe. Sur le plan national ces joueurs vont faire rentrer le football ivoirien dans une autre dimension. Après un début de décennie où la sélection nationale végétait et n’était plus que l’ombre d’elle-même, l’année 2005 va marquer son renouveau. Emmenée par son génial capitaine Didier Drogba, la Côte d’Ivoire va se qualifier pour la première fois pour une coupe du monde en 2006, après un parcours éliminatoire rempli de suspens où la lutte avec le Cameroun de Samuel Eto’o restera dans les annales du football ivoirien. Cette qualification provoque une liesse populaire rarement vue en Côte d’ivoire le président de l’époque ira même de son petit commentaire voir. De Bouaké en territoire rebelle à Abidjan le peuple ivoirien fête cette qualification historique, la sélection va servir à partir de ce moment de ciment à l’unité du pays et devient l’un des rares espaces où les différences entre ivoiriens s’effacent.

               Après cet exploit historique les éléphants se retrouvent à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en Egypte en 2006 où ils atteignent la finale qu’ils perdent au tir aux buts. S’en suit une série de déception notamment lors des CAN suivantes. Mais malgré ses déceptions en cette décennie 2000 la Côte d’Ivoire possède sans conteste la meilleur équipe de football en Afrique (du Monde ?!).Pendant 10 ans les éléphants  ont su fédérer derrière eux un peuple enclin à la division. Grâce à cette génération de joueurs la Côte d’Ivoire n’est plus uniquement  connue  pour ses événements tragiques mais aussi pour ses joueurs talentueux ,Zezeto, Aruna Dindanne, Yaya Touré , Kolo Touré,  Gervinho, Salomon Kalou, Keita Kader ( Popito)  Eboué Emmanuel , Zokora Didier (Maestro) et Didier Drogba.  L’histoire retiendra que c’est dans sa période la plus sombre que la Côte d’Ivoire a vu émerger sa plus belle génération de footballeur voir.

 

« On pisse sur les murs et puis ca ne va pas quelque part dans ce pays c’est comme ça tu vas faire comment » Garba 50

               Avec la guerre, les conditions  vie de la population ivoirienne se dégradent. Les élites au pouvoir dans leur tour d’ivoire semblent l’ignorer. Pendant que la crise fait rage ces élites dirigeantes mènent grand train.  Leurs richesses se fait de plus en plus insolentes pour une population qui peine parfois à se nourrir. De 2000 à 2010 en Côte d’Ivoire, on construit à tour de bras d’immenses demeures, on s’offre  des voitures de luxes (Maybach !), on organise des anniversaires dans un faste sans pareil. L’argent coule à flots mais seulement pour une caste. C’est l’essor des voitures 4x4 (RAV4 !) dans la ville d’Abidjan. Le parc automobile privé de certains ministres dépasse même parfois celui de leur ministère et tout ca au vu et au su de la population et comme le notera Pat Sacko( espoir 2000) dans sont titre  « trop c’est trop » dans la décennie 2000 plus besoin d’école pour devenir ministre. C’est toute la classe politique ivoirienne, tous partis confondus, qui vit dans ce luxe, PDCI,  RDR, FPI, UDPCI,  forces nouvelles (ex rebelles) tous s’enrichissent.

               En 10 ans les scandales se succèdent, le plus marquant est celui du Probo Koala ce bateau criminel qui déchargera sa cargaison de déchets toxiques dans toute la ville d’Abidjan. A côté de la décharge d’Akouedo la population se meurt en inhalant les effluves de ces déchets. Ce scandale pointe du doigt la corruption des dirigeants. Un autre scandale, va lui secouer la filière café-cacao. Les responsables de cette filière sont suspectés par la justice ivoirienne de détournements de fonds,  d’abus de confiance,  d’abus de biens sociaux et d’escroquerie. Les différents audits effectués feront état de la disparition de 370 milliard de F.cfa sur la période 2002-2008. En 2008 ceux que l’on appelle les barons de la filière café-cacao sont mis aux arrêts, il semble qu’ils n’auraient pas écouté les conseils du président de l’époque voir.

               Dans ce flot de scandales et d’enrichissement parfois illicite le génie ivoirien va une fois de plus se révéler pour dénoncer les excès du régime. C’est en chansons que cette dénonciation va se faire. Le Rap ou plus précisément le Rap abidjanais emmené par le groupe Garba 50 et l’artiste Billy Billy vont avec une prose habile et subtile mettre en avant les tares et les excès des dirigeants. Ils vont aussi être  les porte-paroles du peuple et dépeindre avec précision et parfois un humour noir le quotidien de bon nombre ivoiriens «  on est trop beaucoup dans salon de mon tonton ». Leurs titres « Survivant »  ou encore  « Allons à wassakara » sont des titres puissants et percutants qui donnent une voix au sans voix.

 

Ils s’appellent Didier Drogba,  Pat Sacko ,  Koné Dossongui, Petit Yode , Marguerite Abouet, Petit Denis, Stephane Eholié,  Akissi Delta , Billy Billy, Fabrice Sawegnon, Clementine Papouet, Gohou Michel , Digbeu cravate , Thierry Tanoh,  Ahmadou Kourouma , Jimmy danger , Magic System, Jean Kacou Diagou, Tiken jah , Yaya Touré , Isaie Biton Coulibaly,  Didier Zokora, Douk Saga , Tidjiane Thiam, Garba 50,  Ils ont tous  été au cours de la première décennie du XXIième siècle les symboles de cette Côte d’Ivoire qui gagne.

 

Je suis fier  d’être ivoirien

Nous sommes fiers d’être ivoirien.

 

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NJA



06/01/2016
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