AYIDJRIN KA ABA

AYIDJRIN KA ABA

Résistant


LA RESISTANCE PERMANENTE

Dans la tradition Bété le DIDIGA est la connaissance du passé, le DIDIGA est l'histoire de nos pères, il nous parle des migrations ,des alliances , mais aussi des guerres. Aujourd'hui le DIDIGASANGWA « le diseur de DIDIGA » celui qui connaît le passé nous raconte l'histoire de la résistance à la conquête coloniale en pays Bété.

 

Dans le sud-ouest de la Cote d'Ivoire plus précisément dans la région Daloa un homme va marquer par sa bravoure et sa droiture cette résistance : Le Kanégnon (le laveur d'affront, le combattant), le Galebhai (natif de Galebha), Zokuo Gbeli.

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Après avoir accueilli et offert l'hospitalité à ces étrangers venus de loin, le kanégnon (le laveur d'affront, le combattant) se rend compte que ces étrangers n'ont pour unique objectif que celui de soumettre son peuple en trahissant ainsi sa confiance. Face à cette traîtrise le Galebhai (natif de Galebha) ne peut rester silencieux, il se souvient aussi de la répression menée par l'envahisseur contre les populations Ngwadagwie entre 1903 et 1904. Il comprend alors que le chemin de la résistance devient l'unique moyen pour espérer préserver la liberté et l'indépendance des siens.

Assumant son statut de chef guerrier, il rentre en résistance en 1906 à cette date allié aux combattants du village de Sabwa de Galbha et de Labea, il met en déroute les troupes du commandant Bouvet alors chef de poste à Daloa et prend le contrôle de ce poste. L'arrivée des renforts va obliger Zokuo Gbéli à battre en retraire et ainsi préparer une nouvelle attaque.

Celle-ci va avoir lieu en 1907 l'offensive est minutieusement préparée et d'une efficacité redoutable, les postes d'Issia de Daloa et de Soubré sont pris d'assaut et contrôlés par les troupes de Zokuo Gbéli. Les forces coloniales subissent une cuisante défaite , elles sont dans l'incapacité de riposter et sont contraintes à fuir et d'attendre comme des loups apeurés l'arrivée de renforts. A leur arrivée les renforts, emmenés par le commandant Betsellière vont faire preuve d'une sauvagerie sans pareil en tuant et en rasant tout sur leur passage. Les envahisseurs ne supportent pas le camouflet que vient de leur infliger le génial Zokuo Gbéli.

Le kanégnon (le laveur d'affront, le combattant) résiste à la répression barbare des troupes coloniales et jamais il ne rendit les armes , mais en 1911 les troupes françaises arrivent enfin à arrêter S'roukou (lion, le roi de la forêt) il est alors déporté à Zuénoula où il mourut en 1912.

 

Mais Zokuo Gbéli ne fut pas le seul à lutter dans le pays Bété, Go Ziagnon du village de Dibolé , kwé Gnanabou de Wanyou, Boguié Rabet, Sakré Sokia, Gagbongouo Koré se sont farouchement opposés aux troupes françaises. L'évocation de leurs noms fait encore trembler leurs adversaires qui se souviennent encore des nombreuses défaites que ces héros leur ont infligées.

Mais las de mener un combat face à un adversaire qui ne comprend que le langage de la violence, les résistants vont faire taire le bruit des armes préférant mettre en place une résistance plus subtile en refusant de travailler pour l'envahisseur , en menant ainsi une action de sabotage permanente de l'entreprise de colonisation. L'autorité du colonisateur ne sera jamais acceptée. Les peuples préférant fuir plutôt que de se soumettre à ces étrangers sans foi ni loi.

 

le peuple Bété ne fut pas le seul à résister en ce début du 20ième siècles la terre d'Eburnie est une terre d’insoumis ou se succède les guerres et les oppositions à la pénétration coloniale.

 

Les Baoulés se souviennent encore de la guerre menée par Akafou Bulare ou encore celle d'Assui Salé pour l'indépendance du royaume.

Les Abbey se souviennent encore de la glorieuse révolte de leurs pères qui fit trembler la France.

Les troupes coloniales se souviennent encore du génie militaire de l'Almamy Samori Touré.

Les Gouro se souviennent encore du puissant chef de guerre Sèrèblè Bi Bambou qui à résister pour eux.

les populations krou se souviennent encore de l’insurrection des blapo sous la direction du chef Paio.

le pays Dan se souvient encore du siège de la ville de man.

Tous ces peuples se sont battus même après les défaites militaires , la résistance jamais ne se tut.

 

Plus tard la résistance prendra une autre forme et Victor Biaka Boda, Victor Djedje Capri, René Sery Koré, Ouézzin Coulibaly, Mathieu Ekra à travers la résistance politique vont poursuivre le combat de Zokuo Gbéli, Go Ziagnon, kwé Gnanabou, Samori Touré, Assui Salé et permettre aux peuples de la terre d'Eburnie de retrouver une partie de leur indépendance...

La résistance fut totale et permanente et nous prouve que nous sommes un peuple de résistants il nous appartient donc aujourd'hui de suivre l'exemple de nos pères. La résistance doit prendre de nouvelles formes mais ne doit s’arrêter que lorsque nous retrouverons l'autre partie de notre indépendance.

 

D'aucun marque le début de cette résistance à l'année 1893 mais personne ne peut dater la fin de celle-ci car les peuples d'Eburnie ne furent jamais soumis et ne seront jamais soumis.

 

 

Je suis un résistant

Nous sommes des résistants

Que l'Afrique retienne le nom de ses Héros

 

 


NJA

Bibliographie:

- LES ECHANGES DANS LA REGION 'DE DALOA DU MILIEU DU XIX· SIECLE A 1936  ZUNON GNOBO JULIEN

- LA SOCIETE BETE Histoires d’une  ethnie de Côte-d’Ivoire JEAN-PIERRE DOZON Éditions de I’ORSTOM

 


06/01/2016
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« Malheur à celui qui bâillonne son peuple »

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« Nous sommes le 3 janvier 1966, six ans après l’accession à l’indépendance de la Haute-Volta pays dirigé par Maurice Yaméogo successeur du lion du RDA Daniel Ouezzin Coulibaly parti trop tôt. En ce premier lundi de l’année 1966 le président est retranché dans son palais, à l’extérieur le peuple  gronde, le peuple prend le pouvoir… »

 

En 1965 Maurice Yameogo est réélu à la tête de la Haute-Volta avec 99.98 % des voix. Au sein du pouvoir on célèbre cette victoire avec faste. Loin des murmures d’un peuple qui commence à perdre patience face à un pouvoir arrogant qui du haut de son piédestal, le méprise et oublie trop souvent de qui il tient sa légitimité. Les jours qui  suivront l’euphorie de la victoire seront  fatals au président Maurice Yaméogo.

En effet cinq ans après l’octroie de l’indépendance, la Haute -Volta est dans une situation économique dramatique, les finances publiques sont au plus mal et les comptes de l’Etat accusent un déficit de 100 millions de francs pour un budget d’à peine 10 milliards. Face à cette situation le pouvoir, déjà très critiqué au sein de la population, décide de faire voter un budget d’austérité qui prévoit une réduction de 20% du salaire des fonctionnaires voltaïques. Cette mesure va sonner le glas du pouvoir de Maurice Yaméogo.

Les syndicats s’opposent à cette mesure et se mobilisent sous l’impulsion de l’un de leurs leaders Joseph Ouedraogo alors dirigeant de la confédération africaine des travailleurs chrétiens.

Le 28 décembre 1965 suite aux travaux de l’assemblée sur le budget d’austérité, les syndicats demandent à rencontrer le président ; celui-ci refuse et confie cette tache à son ministre de l’intérieur. La rencontre qui s’en suit est houleuse et se mue en dialogue de sourds, les positions restent figées. Au sortir de cette réunion face à l’entêtement du gouvernement les syndicats décident de porter leurs revendications dans la rue à la faveur d’une grande manifestation programmée pour le 3 janvier 1966.

Alors en voyage chez son voisin ivoirien le président Maurice Yaméogo décide de rentrer deux jours avant la marche. Il interdit la marche du 3 janvier, il déclare l’état d’urgence, toutes les manifestations et grèves sont déclarées illégales, la menace du licenciement plane sur tous les fonctionnaires qui souhaiteraient manifester. L’armée est mobilisée, le président est prêt à entamer un rapport de force avec les syndicats. La date du 3 janvier approche, syndicats et gouvernement restent sur leurs positions, le début de l’année 1966 s’annonce tendu dans un pays où l’exaspération se fait  grandissante.  

 

Cette Haute-Volta qui décide de se révolter ce lundi 3 janvier est un pays bâillonné ou le jeu politique se résume à un seul parti l’ UDV-RDA dirigé par le président , un pays où les leaders qui osent s’opposer au régime sont embastillés, un pays où les mouvements d’opposition sont contraints d’exister dans  la clandestinité, un pays où tous les pouvoirs sont accaparés par un seul homme, un pays où le voltaïque peine à trouver de quoi subsister, un pays où le murmure de la révolte se fait de plus en plus insistant et assourdissant.

En ce premier lundi de l’année 1966, les syndicats bravent l’interdit et sont dans la rue pour porter leurs revendications. Ils sont soutenus par la population emmenée par les leaders de l’opposition clandestine dont le MNV du professeur Joseph Ki-Zerbo et sa femme. Ils sont plus de 100 milles Ouagalais à protester ce jour là dans les rues d’une ville en ébullition. De Gounguin à Tampouy en passant par Tanguin et Dagnouin le peuple se lève et fait face à son destin.

Cette manifestation contre le budget d’austérité se transforme rapidement en révolte populaire les manifestants réclament désormais du pain, de la démocratie mais surtout la démission du président. Le peuple s’amasse devant le palais présidentiel et attend que le régime autocratique de Maurice Yaméogo tombe. Celui-ci retranché dans son palais avec ses ministres sent le vent tourner. Il a dans ses mains tous les attributs du pouvoir mais se retrouve démuni et affaibli face à un peuple obstiné et  déterminé.

Au sein du palais les tractations sur le sort du président débutent, le lieutenant Sangoulé Lamizana alors chef d’état major est présent lors de ces tractations. L’Eglise Catholique alors très influente en Haute-Volta refuse de porter secours au président. Le président se retrouve esseulé, l’armée de son coté se rend à l’évidence : elle ne peut rien face à la détermination du peuple.  Dans un dernier sursaut pour sauver son pouvoir, Maurice Yaméogo souhaite revenir sur sa décision de réduire les salaires mais il est déjà trop tard. Dans la foule amassée dans les rues de Ouagadougou le slogan « l’armée au pouvoir !! » revient de plus en plus. Maurice Yaméogo comprends alors qu’il vient de perdre son pouvoir. Dans la soirée, il annonce sa démission au cours d’une allocution radio diffusée  et annonce que le nouveau dirigeant de la Haute Volta est désormais le lieutenant Sangoulé Lamizana alors chef d’état major de l’armée nationale.

 

Ce 6 janvier le peuple de Haute-Volta vient de faire tomber en un jour un pouvoir qui se croyait invulnérable.

En un jour le peuple de Haute-Volta à donner un signal fort à l’Afrique.

Maurice Yaméogo ne sera pas le seul à subir les foudres d’un peuple qui  très tôt avait compris que seule la lutte libère.

Aujourd’hui plus que jamais nous devons nous souvenir et ne plus jamais oublier que tout au long de son histoire les habitants du pays des hommes intègres ont toujours su se lever pour leur liberté et leur dignité.

 

Je suis un homme intègre.

Nous sommes des hommes intègres.

Que l’Afrique retienne le nom de ses héros.

 

NJA


24/11/2014
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UNITE

Dans toute l'Afrique de l'ouest tout le monde sait dire « ensemble nous avons le pouvoir »

 

Pendant la colonisation les Baoulés, Wolofs, Peuls, Mossi, Sousou, Dogons, Malinkés, Ebriés des territoires ivoirien, soudanais, guinéen ou voltaïque , comprennent que l'unité est la seule manière pour eux de vaincre l'oppression coloniale. De Dakar à Abidjan en passant par Cotonou ou Conakry l’intensité et la férocité de la colonisation est la même, les africains souffrent ensemble mais luttent et résistent ensemble. Les humiliations et la soumission servent alors de ciment à l'unité de ces peuples.

 

Au Mali nous disons: Mansaya Ya An Bé Ta Lé di (Malinké)

 

Dès 1895 après avoir soumis par la force une grande partie de l'Afrique de l'ouest, l’État français met en place une fédération, l'Afrique occidentale française ( AOF), pour administrer les territoires sous sa domination. Cette fédération composée de six puis de sept territoires sera administrée par un gouverneur général et aura pour capitale Dakar.

En 1956, sous l'impulsion de la loi cadre, l'AOF est démantelée. Les sept territoires sont désormais séparés,isolés et administrés séparément par des institutions locales.

En 1958 le référendum sur la communauté franco-africaine entérine cette division par l'institution de républiques autonomes. Ces deux événements valident le processus de balkanisation de l'ex AOF.

Ainsi après avoir lutté ensemble contre l'oppression coloniale c'est en ordre dispersé que les peuples de l'ex AOF s’apprêtent à accéder à leur indépendance.

 

En Cote d'Ivoire nous disons :Minh wo hégba hé sanou (Baoulé)

 

En 1957 la Gold Coast ex colonie britannique arrache son indépendance et devient le Ghana sous la direction de son leader Kwamé N'kruma partisan du panafricanisme et de l'unité africaine.

En 1958 la Guinée, conduite par son charismatique leader Sékou Touré, obtient l'indépendance en refusant avec fierté de participer à la communauté franco-africaine.

 

Au Sénégal nous disons : Mbolo moy dolé (Wolof)

 

De leurs cotés les autres colonies françaises intègrent la communauté franco-africaine mais comme le rappelle Leopold Sedar Senghor « La Communauté n'est pour nous qu'un passage et un moyen, notamment celui de nous préparer à l'indépendance à la manière des territoires sous dépendance britannique. »

Un vent de liberté souffle sur le continent africain et de Dakar à Niamey l’indépendance n'est alors plus qu'une question de temps.

 

En Guinée nous disons: Won Ma Langui Mainguèya Na Won Yi Ra (sousou)

 

C'est dans cette atmosphère de liberté que le Sénégal, le Soudan, le Dahomey et la Haute-volta choisissent le chemin de l'unité.

« Notre réunion, dans cette salle des délibérations du Grand Conseil, est un acte de foi dans le destin d'une Afrique forte de l'union de tous ses membres sans discrimination d'aucune sorte. ». C'est par cette phrase du doyen Lamine Guèye que s'ouvre l'assemblée constituante qui officialise la création d'une fédération regroupant ces 4 territoires. Elle prendra le nom de fédération du Mali en référence au grand empire fondé par Soundjata Keita. Le 14 janvier 1959 la constitution présentée par le sénégalais Doudou Thiam est approuvée par acclamation par les délégués de tous les territoires. Le rêve unioniste porté par Modibo Keita et Léopold Sédar Senghor voit le jour. C'est donc ensemble que ces 4 nations souhaitent acquérir leur indépendance. Nous sommes en 1959 et l'indépendance pointe à l'horizon.

 

Au Bénin nous disons : Mi do kpo mi na dou gan (fon)

 

Mais la fédération va être torpillée par le chef du RDA Félix Houphouet-Boigny artisan de la loi cadre et partisan d'une évolution séparée des anciennes colonies. Il voit d'un mauvais œil la formation de cette fédération qui pourra lui faire de l'ombre et lui faire perdre son influence dans la sous-région.

Sous la pression d'Houphouet, la Haute volta et le Dahomey vont se retirer de la fédération et construire une organisation de coopération régionale en opposition à la fédération du Mali.

Ces défections ébranlent la fédération mais ne la détruisent pas. Le Sénégal et le Mali sous la houlette du leader panafricain Modibo Keita continuent l'aventure.

 

Au Togo nous disons: né mi lé dou , nousein la non mia si (Mina)

 

Le 4 avril 1959 l'assemblée de la fédération se réunit ;Modibo Keita, opold Sedar Senghor et Mamadou Dia sont alors désignés respectivement président, président de l'assemblée et vice-président. Après la mise en place des instances politiques la prochaine étape est celle de l'acquisition de l'indépendance.

Le 20 juin 1960 Léopold Sédar Senghor président de l'assemblée proclame l'indépendance de la fédération.

 

Au Burkina faso nous disons: Tond san bé nii taba nama ya tond so (Moré)

 

Mais les conflits internes, les antagonistes et les rivalités au sommet de l’État viennent à bout de la fédération. A la suite d'un conflit institutionnel le Sénégal par la voix de son chef Senghor se retire de la fédération et proclame l'indépendance du Sénégal. Le Soudan proclame à son tour son indépendance et devient le Mali. Après seulement 4 mois d’existence en tant qu’état indépendant la fédération du Mali disparaît.

 

Au Niger nous disons: Tcharbandé no ir gaté gabi (Zarma)

 

La disparition de la fédération du Mali emporte avec elle les rêves d'unité portés par les leaders africains. Malgré d'autres initiatives insufflées par Kwamé N'krumah ou encore Sékou Touré les africains ne parviendront pas à s'unir. Ainsi aux lendemains des indépendances on voit apparaître sur le continent africain des états aussi faibles les uns que les autres et n'ayant aucun poids sur la scène mondiale.

Aussi longtemps que notre peuple s'expose au danger d'être faible en étant désuni, il est à prévoir que nous restions sous la domination d'autres peuples qui ont su devenir forts en s'unissant.

Unis nous sommes forts et dans toute l'Afrique les peuples lancent un appel: Ensemble nous avons le pouvoir.

 

TIKEN JAH FAKOLY NOUS PARLE D'UNITE


 

 

Je suis Panafricain.

Nous sommes Panafricains.

Que l'Afrique retienne le nom de ses Héros.

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NJA


13/02/2014
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EXODUS

 

Et l’Eternel dit à Moïse : va vers Pharaon et tu lui diras, ainsi parle l’Eternel, laisse mon Peuple partir !

 

Quelque part entre les ports de la Kingston, de la Barbade ou de Floride, des hordes de matelots quittant leurs îles gorgées de soleil et d’esclaves appareillaient pour des voyages au long cours. Car telles était la tâche : porter et supporter des marchandises du nouveau monde pour faire carrière dans la marine marchandes.

En s’arrêtant à Harlem, Mecque des nouveaux nègres, les enfants des diasporas caribéennes du 19ème siècle, se rencontraient dans un brassage propice au questionnement de l’identité nègre. Cuba sort de l’esclavage, mais les Orishas convulsent encore, la ségrégation américaine est des plus féroces et la Jamaïque est un prisonnier ficelé, bâillonné.

Aux alentours des années 1920, Leonard Percival Howell, jeune matelot téméraire au fort accent jamaïcain rencontre Marcus Garvey montagne de livres et de panache.

***

 

Cela fait plusieurs années déjà que Marcus Garvey a traversé la mer des Caraïbes, mais son ambition est bien plus monumentale, elle est de celles qui abattent les murs et humilient les rois, elle est de celles qui ouvrent les eaux pour le chemin du retour.

Né en 1887 dans la Jamaïque ségrégationniste, Marcus, fils de marrons, devient rapidement un curieux mélange de politicien chevronné et d’entrepreneur audacieux. D’abord employé chez un imprimeur, il ingurgite, boit, absorbe la substantifique moelle de la littérature à portée de main à Kingston. Capitalisme, Communisme, Impérialisme sont les avatars de ce siècle des « ismes ». Lénine, Trotsky, Ho Chi Minh et la Bible sont ses guides à travers le désert. Il participe à de nombreuses grèves dans le cadre de syndicats, devient journaliste et fonde le journal Garvey’s Watchman.

Garvey débarque aux Etats-Unis en 1916 avec le projet de réunir toutes les forces capitalistiques au service du rapatriement en terre promise du peuple errant. L’Afrique ! A coup de campagnes via son association UNIA United Negro Improvement Association, Garvey crée une compagnie maritime et invite la communauté noire à investir en tant qu’actionnaires en vue de l’achat d’une flottille d’arches aptes à traverser la grande mer atlantique.

En 1919 la Blackstar lines est créée. Un Dieu ! Un but ! Une destinée !

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***

Leonard Howell est de retour en Jamaïque en 1932. Cela fait trois ans alors que la Prophétie du révérend James Morris Webb s’est réalisée : celle d’un africain couronné, qui, tel un sombre messie, mènera le peuple des damnés de la terre vers la délivrance. Il commence alors à prêcher le retour d’un Dieu noir, d’un Dieu des Noirs, un Dieu dont le Ras Tafari Makonnen de l’Empire d’Ethiopie _seul Etat ayant valeureusement repoussé le fléau colonial_ serait l’envoyé.

Howell fait alors de ses « ismes » préférés un grand syncrétisme ! Gandhisme, Marxisme et bientôt Tafarisme sont ses maîtres pensées. Il exhorte son peuple à se soumettre à l’autorité du descendant direct du Roi Salomon et de la Reine de Sabah : Haïlé Sélassié 1er. A la mer le Roi d’Angleterre ! Edifié, mais non convaincu par son ami apôtre du retour, Marcus Garvey, Leonard Howell commence à bâtir sur son île natale une communauté imprégnée de culture indienne et africaine, fonctionnant en autarcie de la société jamaïcaine encore sous le joug de la couronne britannique.

 

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Après des années à défier le pouvoir fédéral américain, en montrant la force de frappe d’une communauté africaine-américaine réunie autour des projets communs de culture, d’éducation et de travail, Marcus Garvey subit la méfiance des autorités, la censure de son journal le Negro World, la prison et un nouvel exil, encore un, vers l’Angleterre.

Alors que Marcus Garvey, le Black Moses, meurt à Londres en 1940, la même année est fondé en Jamaïque le Pinnacle, première communauté « Rasta » au monde et réunit bientôt un des centaines d’adeptes vivants des ressources de la terre et revendiquant l’indépendance matérielle et spirituelle. Le Gong, en maître spirituel de cette quête d’un nouveau mode de vie, passe son temps entre la prison et l’hôpital psychiatrique où les autorités insulaires tentent de contenir son influence auprès du peuple jamaïcain. Mais telle l’hydre, les tentatives de destruction par la police jamaïcaine de cette entreprise d’émancipation, ne sont que l’occasion de propager l’expérience du Pinnacle en une multitude de communautés similaires à travers l’île.

Léonard Howell meurt en 1981, trois mois avant un certain Robert Nesta Marley qui fit connaître l’ambition de Howell dans le monde entier en faisant du Rastafarisme un des derniers « isme » du 20ème siècle, dont les maîtres fondateurs auront fait une véritable philosophie de vie tourner vers les racine de l’Afrique.



Nous sommes Marcus Garvey.

Nous sommes Leonard Howell.

Que l’Afrique retienne le nom de ses héros.



YOVOVI


22/01/2014
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DESTINS CROISES

L'année 1441 marque le début d'une des plus grandes tragédies humaines: la traite négrière. Pendant plus de cinq siècles de nombreux africains vont être déportés par bateaux vers le nouveau monde pour travailler dans des plantations dans des conditions inhumaines. C'est sur ces bateaux que furent transportés sur l’île de Trinité-et-Tobago les ancêtres de Stokely Carmichael.

 

 

Au 19ème siècle débute sur le continent africain l'une des plus grandes entreprises de domination de l'homme par l'homme: la colonisation. Suite à la conférence de Berlin, les nations européennes vont se partager le continent et asseoir leur domination sur les peuples africains. C'est dans cette Afrique dominée que vient au monde dans la colonie française du Togo Tavio Amorin.

 

Au état-unis la fin de la guerre de sécession marque le début de la ségrégation raciale. En 1896 la cour suprême américaine en rendant l'arrêt plessy contre fergusson rend officiel cette ségrégation à travers la doctrine du séparé mais égaux. Dès cette arrêt les afro-descendants ne vont cesser de lutter contre cette politique raciste. Ce combat va atteindre son apogée à partir des années 50 avec des leaders comme Malcom X, Huey Newton ou encore Rosa Park.

Dans les colonies d'AOF l'année 1960 marque la fin de la colonisation, les colons laissent en partant le pouvoir à des gouverneurs à la peau noire corrompus, qui s'accaparent les richesses des peuples . Au Togo le pouvoir est détenu dès 1967 par le despote Eyadema qui après avoir assassiné le génial père de l’indépendance Sylvanus Olympio et renversé Nicolas Grunitzky met en place une véritable dictature.

C'est dans ces deux atmosphères de révolte que vont se révéler Tavio Amorin et Stokely Carmichael deux hommes séparés par l'histoire mais qui vont se rejoindre sur le terrain du combat pour la liberté des peuples noirs.

 

 

Alors étudiant, le jeune Stokely Carmichael rejoint le SNCC (student nonviolent coordinating commitee) et le non-violent action group. Il soutient à cette époque l'action non violente du pasteur King, l'un des leaders du mouvement pour les droits civiques. Acteur de la non violence il mène des actions concrètes notamment des campagnes de boycott mais aussi des campagnes d'inscriptions de noirs sur les listes électorales. Mais comment peut-on être non violent quand l'oppresseur n'hésite pas à recourir à la force et à la violence. Stokely Carmichael ne peut rester insensible face aux massacres des siens. La radicalisation devient alors une nécessité il s'oppose désormais aux idées de non-violence et d'intégration. Il prône alors le Black Power qui met en avant l'auto-défense et l'auto détermination des afro-descendants. Pour définir le Black Power Stokely Carmichael dira : « nous voulons le contrôle des institutions des communautés où nous vivons , et nous voulons le contrôle la terre, et nous voulons arrêter l'exploitation des populations non-blanches à travers le monde» L'objectif du Black Power est donc d'amener les afro-descendants, d'une part à prendre conscience de ce qu'ils sont, de leur racine, de leur histoire, de leur culture, d'autre part à définir leurs propres buts et à prendre la direction d'organisations spécifiques. Mais Stokely Carmichael voit plus loin il comprend que les afro-descendants doivent avoir un regard sur l’Afrique. En effet pour lui la fin du racisme aux état-unis doit aussi passer par la fin de l'impérialisme des grandes puissances contre les pays africains. Fervent panafricain il contribue à la création du all-african people's revolutionary party qui lutte pour l'unité et l'amélioration des conditions de vie des peuples noirs. En 1969 il rejoint la terre de ses ancêtres et la guinée du président Sékou Touré et prend le nom de Kwamé Ture en l'honneur de kwamé N'krumah et de Sékou Touré. Toute sa vie il ne cessa de lutter pour la cause noire il mourut d'un cancer en 1998.

 


 

Au cours de son parcours universitaire dans les années 80 Tavio Amorin va se forger une conscience politique et développer ses idées pour le continent africain. Doté d'une vive intelligence il va s'efforcer d'analyser de manière précise la situation du continent africain. Pour lui la décolonisation n'a jamais eu lieu, très lucide sur la réalité du continent il met en avant le remplacement du système colonial par un système néo-colonial qui fait perdurer l’Afrique dans la dépendance. Ce système néo-colonial se définit par une souveraineté inexistante des nouveaux états de par leur incapacité à pouvoir assurer seul leur défense et leur sécurité mais aussi par une maîtrise de l’épargne des nouveaux états par l'ex puissance coloniale à travers leur maintient dans la zone franc. Il définit aussi ce système par une éducation qui ne prend pas comme socle la culture africaine mais celle du colon et aussi par l'absence d'une diplomatie autonome mais alignée sur celle de l'ex puissance. Pour Tavio Amorin le combat pour éradiquer le néo-colonialisme ne peut se faire dans une Afrique désunie, il prône donc la nécessité d'unir le continent et de faire émerger une société civile panafricaine qui serait le moteur d'une intégration africaine multidimensionnelle. Sa vision panafricaine ne se limite pas aux africains du continent mais il plaide aussi pour une intégration des afro-descendants qui doivent jouer un rôle moteur dans le combat en servant d'alliés aux africains. Désireux de mettre en pratique ses idées il rentre au Togo pour se mettre au service du continent. A son retour il devient premier secrétaire du parti socialiste panafricain et délégué lors de la conférence nationale souveraine organisée au Togo en 1991 où son intelligence ,son courage et son impétuosité inspirent le respect. Mais le 23 juillet 1992, deux policiers l'abattent à bout portant avant de s'enfuir, il décédera quelques jours plus tard le 29 juillet dans un hôpital parisien.

 


 

 

 

L'histoire de Tavio Amorin et de Stokely Carmichael nous montre que les luttes des peuples noirs sont liées. Ces deux leaders partageaient une même vision celle de voir les enfants d’Afrique dignes , forts et unis, ils ne se sont pas contentés de faire des vœux pieux. Ils ont œuvré durant toutes leurs vies à rendre cette vision concrète. Ils ont su penser leurs sociétés et apporter des solutions effectives qu'ils se sont efforcés de mettre en place. Ces deux héros nous montrent la voie à suivre tant leurs réflexions restent actuelles. Il ne s'agit pas de ressasser le passé mais de s'approprier leurs pensées et leurs solutions en les actualisant afin qu'elles nous servent de guide dans le combat que nous seront obligés de mener et de gagner contre les forces oppressives. Tavio Amorin et Stokely Carmichael doivent nous servir de boussole car ils nous amènent à comprendre que nous ne pouvons pas combattre de manière isolé , nous devons comprendre que le panafricanisme qui est l'unité de tous les peuples noirs doit être pour nous l'horizon à atteindre.

 


 

 

Je suis Panafricain

Nous sommes Panafricains

Que l'Afrique retienne le nom de ses HEROS

 

NJA


24/06/2013
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Mey Ilimi (celui qui détiens la connaissance en langue haoussa)

 

 

De nombreux Hommes de science ont irradié de leur savoir et de leur intelligence notre continent.

Ecoutons l’histoire de l’un des pionniers:

C’est au NIGER, ancienne colonie française devenue indépendante en 1960 que va voir le jour l’un des plus brillants scientifiques que l’Afrique ait connue.

Abdou Moumouni voit le jour en 1929 dans le village de Tessaoua. Après de brillantes études notamment à l’école William Ponty du Sénégal, il part terminer sa formation universitaire en France.

En 1956 son parcours universitaire atteint son apogée. À cette date, il devient le premier africain agrégé de physique de l’histoire.

C’est à cette même époque qu’il se forge une conscience politique au sein de la puissante FEANF (Fédération des étudiants d'Afrique noire en France), syndicat qui regroupe les futurs leaders du continent comme Mamadou Dia, Amadou Mahtar M’Bow, Joseph Ki Zerbo ou encore Henri lopez.

Etudiant extrêmement brillant il va aussi être un des fers de lance de la contestation anti-coloniale. Désigné à de nombreuses reprises trésorier de la FEANF, il va aussi être le rédacteur du journal « les étudiants anti-colonialistes ».

Son cursus universitaire achevé il rentre en Afrique, comme de nombreux militants de la FEANF, pour participer à l’émancipation du continent et mettre sa science au service du développement de son peuple.

D’abord professeur, il enseignera au Sénégal, au Mali et au Niger.

Mais Abdou Moumouni va surtout marquer son époque et sa génération grâce aux recherches qu’il va mener sur l’énergie solaire. Véritable précurseur de cette technique, il va œuvrer sa vie durant à promouvoir ce procédé afin d’assurer l’indépendance énergétique du continent.

Il crée ainsi au Mali avec l’appui du président Modibo Kéita le centre d’énergie solaire, puis au Niger l’Onersol (office nationale de l’énergie solaire) avec l’appui des autorités Nigériennes.

Sous l’impulsion du professeur Moumouni, l’Onersol va travailler à améliorer le quotidien des nigériens. Ainsi des pompes à eau, des cuisinières, des séchoirs et même des télévisions fonctionnant à l’énergie solaire vont être mis au point et commercialisés par l’Onersol.

Véritables outils au service de son pays, toutes ces réalisations vont être développées et fabriquées localement.

Mais la crise des matières premières, notamment la chute du cours de l’uranium, va priver le professeur Moumouni et l’Onersol des financements étatiques et ainsi briser le rêve solaire qu’avait commencé à réaliser Abdou Moumouni…

L’action du professeur est dans la droite ligne de son engagement au sein de la FEANF qui est celui de rendre l’Afrique forte et indépendante en ne comptant que sur ses propres ressources.

Véritable visionnaire et en avance sur son temps, le professeur Moumouni a incontestablement marqué de son génie l’histoire du continent.

Méconnu en dehors de son pays d’origine, le Niger, Abdou Moumouni est un exemple pour la jeunesse africaine en quête de solutions pour voir émerger le continent

Décédé en 1999, son œuvre est restée inachevée, elle attend patiemment d’être reprise et d’être enfin menée à son terme…

 

Je suis Abdou Moumouni

Nous sommes Abdou Moumouni

Que l’Afrique retienne le nom de ses héros

NJA


18/06/2013
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Souvenons nous

C'est en 1913 dans le village de Dahiépa que voit le jour l'une des plus belles étoiles que la Cote d'ivoire ait connue.

L'histoire de notre étoile débute donc dans ce village de Dahiépa dans la région de Gagnoa en Côte d'ivoire. Très tôt orphelin de père et de mère, l'enfant de Dahiépa est recueilli et élevé dans la pure tradition bété par ses parents maternels dans le village de Biakou.

En 1920 le jeune fils de Dahiépa se sépare de ses parents et prend la direction de Gagnoa pour commencer son parcours scolaire. À l'école supérieure de Bingerville, il obtient son brevet d'étude primaire supérieur en 1930. Il sortira de à l'école de médecine de Dakar avec le titre de médecin africain en 1937. Durant toute la durée de ses études, notre héros fait preuve d'une vive intelligence et se fait remarquer par son caractère frondeur et rebelle.

A cette même époque les peuples de Côte d'ivoire sont soumis au diktat de l'envahisseur...

A sa sortie de l'école de médecine, notre nouveau médecin est affecté en Guinée. C'est au cours de son séjour en Guinée qu'il fait la rencontre d'un grand leader africain en la personne d'Ahmed Sékou Touré alors président de la section du RDA en Guinée.

Le RDA est à cette époque le plus grand mouvement panafricain d'Afrique de l'ouest qui lutte pour l'émancipation de l’Afrique.

Cette rencontre sera l'occasion pour le médecin d’adhérer au RDA. Epris de liberté et farouchement opposé aux injustices subies par son peuple, son engagement au sein du RDA n'est pas une surprise. Cet ainsi qu'il est admis au comité directeur du RDA en Guinée où il ne cesse de fustiger le colonialisme. L'administration coloniale va commencer à surveiller ce « révolutionnaire » qui, grâce à sa fougue oratoire, sème le trouble dans la colonie guinéenne.

Mais c'est en Côte d'ivoire, nom que le colon a donné à sa terre de natale, que le combat du jeune médecin va prendre une autre dimension. En 1947 il quitte définitivement la Guinée pour la terre de ses ancêtres.

Quand il retourne dans la colonie de Côte d'ivoire il rejoint dans l'arène du combat contre l'exploitation coloniale Jean-Baptiste Mockey, Ouezzin Coulibaly , Jacob William Mathieu Ekra , Dignan Bailly, Anne-marie Raggie ou encore Sery-koré.

A cette même époque le travail forcé, prolongation de l'esclavage, est pratiqué sur la terre d'Eburnie par les fils de la nation des droits de l'homme...

Élu en 1948 sénateur dans le cadre de l'union française notre médecin s'envole pour la métropole française où il compte porter fièrement la cause des siens. Son passage au sénat français est salué par ses condisciples qui ne cessent de vanter ses talents d'orateur. Le fils de Dahiépa gagne le respect des sénateurs de part sa droiture et son intégrité.

Mais dans la colonie ivoirienne les années 49 et 50 sont des années difficiles pour les combattants du RDA. En effet l'administration coloniale a décidé de mener une lutte sans merci aux leaders du RDA qui était encore à cette époque un parti anti-colonialisme. Tous les leaders de ce parti son arrêtés, brimés, emprisonnés et intimidés. Les populations acquises à la cause du RDA sont tuées ; souvenons nous de la répression de Bouaflé. C'est dans cette période trouble que notre sénateur revient sur sa terre pour continuer le combat sur le terrain. A son retour il est l'un des rares leaders du RDA en liberté assumant son statut de leader. Il continue la lutte en fustigeant les dérives du colon et en sillonnant de nombreuses villes de la colonie ivoirienne pour prôner l’insurrection.

A cette époque les femmes marchent sur la prison de Grand-Bassam pour libérer leur maris enfermés lâchement par l'administration coloniale...

Le 18 novembre 1949 dans la ville de Daloa il prononce un discours dont la virulence n'a d'égal que sa détermination à libérer la Côte d'ivoire du joug colonial. Ce discours est la goutte d'eau qui fait déborder le vase...

Le 27 janvier 1950, notre sénateur prend la route de Gagnoa. Après une panne de son véhicule à quelques kilomètres de la ville de Bouaflé, il décide de s'y rendre à pieds afin d'y passer la nuit. En arrivant il se fait héberger par l'Almamy Ali Diaby. Le sénateur ne se doute de rien mais un complot se prépare contre lui. En effet dans la nuit, des agents de l'administration coloniale viennent l’arrêter, lui infligent d'atroces tortures avant de l'achever dans un bosquet à proximité de Bouaflé.

Ainsi se termine le combat de l'honorable fils de Dahiépa VICTOR BIAKA BODA .

 A cette époque le père de la nation pactise avec l'ennemi pour sauver sa peau et ses intérêts oubliant ainsi le sacrifice de Biaka Boda...

Durant plusieurs années l’administration coloniale a refusé de communiquer sur la disparition du sénateur, refusant même de remettre sa dépouille mortelle à sa famille. Malgré l'octroi de l'indépendance, le premier dirigeant de la colonie indépendante ne daigne pas honorer la mémoire de Victor Biaka Boda. Aucune sépulture digne de son rang ne lui sera offerte et aucun hommage national ne lui sera rendu. Victor Biaka Boda est un oublié de l'histoire de notre pays, très peu d'ivoiriens se souviennent ou même connaissent ce nom. Il fut un grand militant et une figure de proue de la résistance à l'oppression coloniale. Mort pour la lutte et pour son peuple, souvenons nous du sénateur Victor Biaka Boda et de son combat. N'oublions jamais le sacrifice qu'il a fait pour nous.

Je suis Victor Biaka Boda

Nous sommes Victor Biaka Boda

Que l’Afrique retienne le nom de ses HEROS

Bibliographie: Cote d'Ivoire la disparition du patriote Victor Biaka Boda ,Devalois Biaka

NJA


18/06/2013
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